Estivales des Taillades
Cabaret baroque aux Taillades
Après la chichiteuse et suffisante mise en scène et en danse des Madrigaux de Monterverdi à Aix, Chrisitina Pluhar (*) nous a rendu dès le lendemain la bonne humeur.
Recette : des « tubes » du XVII ème siècle napolitain ranimés, ressuscités, revigorés par la grâce d’artistes qu’habitent la pulsion de la vie et du rythme, la curiosité et l’audace à s’écarter des sentiers rebattus. Mais encore ? Une chanteuse admirable, Lucilla Galeozzi dont la voix chaleureuse et maternelle exprime tous les bonheurs et toutes les peines de la vie. Un percussionniste qui démontre que le tambour de basque vaut largement le djembé ou les tablas. Une juvénile et malicieuse violoniste, qu’on pourrait croire échappée d’un pub irlandais. Une danseuse, Anna Dego, dont l’engagement presque sauvage émerveille etc…etc… Veillant sur ce petit monde, Christina Pluhar donne le la et l’assise rythmique avec ses magnifiques instruments. Bref, rien de compassé mais rien d’approximatif ou de hasardeux. Certes, Christina Pluhar le dit elle-même, personne n’est sûre d’avoir raison, mais le cœur ne trompe guère, et il se sent là au plus près de cette civilisation brutale et raffinée, sophistiquée et populaire que célèbrent la peinture et la littérature du temps. Ce fut un moment dans la cour d’un palais de Rome ou de Naples et seule la moyenne d’âge du public a évité la bacchanale.
Un regret, l’absence de Philippe Jarousski, ici présent en 2006 pour Haendel, et qui sait encanailler comme personne Monteverdi et consorts. Au côté de Lucilla Galeazzi, le bonheur aurait été jubilation.
François Vidal
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© Easyclassic - 15/07/2007
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