Juin 2012 Opéra de Marseille W.A. Mozart La Flûte enchantée
Certaines œuvres lyriques sont génétiquement rétives aux transpositions « modernes. » Nous évoquons des opéras qui prennent tout leur sens en demeurant dans leur monde d’origine, dont la substance réclame costumes, décors et « facture » d’époque. « Mais, au nom de quoi ? » protestent les tenants de la rénovation opératique.
Et les « tradis » de répondre: « Mais au nom de la tradition !"
Au centre de ce débat vieux comme l’Orféo de Monteverdi, (1) le metteur en scène. Mais, on sait bien que la réalité ne pose pas de question car elle n’a que des réponses.
Il n’est pas bien rare que l’ « actualisation » de ces ouvrages ne se termine en naufrage, sur la scène comme dans la fosse. (2)
Mais, a contrario, d’autres opéras se prêtent volontiers à de bienvenues métamorphoses. Le lyricomane assiduest en droit d'attendre d'une Traviata ou d’un Lohengrin cuvée 21 eme siècle, un souffle nouveau, audacieux, étonnant.
Dans cette catégorie, la Flûte Enchantée est un exemple parfait d’un opéra parmi les plus adaptables à ces conversions menées par de talentueux metteurs en scène. Jean-Paul Scarpitta, pour l’avoir magnifiquement servi au Chatelet en 2009, sait admirablement sa Flûte. Hormis une Pamina-Sandrine Piau(*), connue du grand public, le plateau vocal se compose de ces jeunes talents qu'il faut découvrir sans a priori Kenneth Montgomery dirigera cette œuvre dont on peut dire..: « S’il n’en restait qu’une seule… »
Gérard Abrial
(1) A ce propos, lire Philippe Beaussant : La malscène. Fayard 2005
http://www.amazon.fr/La-malsc%C3%A8ne-Philippe-Beaussant/dp/2213627088
(2) Exemple récent: Manon à Bastille par Coline Serreau.
Infos:
http://opera.marseille.fr/opera/2135-la-flute-enchantee
© Easyclassic - 16/05/2012
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