Certaines œuvres lyriques sont génétiquement rétives à des transpositions « modernes. » Celles-ci appartiennent à leur monde d’origine, elles réclament costumes, décors et « facture » d’époque. « Au nom de quoi ? » diront les tenants de la rénovation. A quoi répondent les « tradis » : « Mais respecter la « tradition » n’est pas la formoliser… ! »
Au centre de ce débat, vieux comme l’Orféo de Monteverdi, (*) le metteur en scène. Mais, la réalité ne pose pas de question, elle n’a que des réponses.
Il n’est pas bien rare que l’ « actualisation » de ces ouvrages ne se termine en naufrage, sur la scène comme dans la fosse.
Mais, a contrario, d’autres opéras se prêtent volontiers à de bienvenues métamorphoses. Le lyricomane assidu attend d’une Traviata ou d’un Lohengrin cuvée 21 eme siècle, un souffle nouveau, audacieux, étonnant.
Dans cette catégorie, la Flûte Enchantée est un exemple parfait d’un opéra parmi les plus adaptables à ces conversions menées par de talentueux metteurs en scène. Jean-Paul Scarpitta qui, pour l’avoir magnifiquement servi au Chatelet en 2009, connaît admirablement sa Flûte. Hormis une Pamina-Sandrine Piau(image)), connue du grand public, le plateau vocal se compose de talents à découvrir. Kenneth Montgomery dirigera cette œuvre dont on peut dire.. « S’il n’en restait qu’une seule… »
Gérard Abrial
(*) A ce propos, lire Philippe Beaussant : La malscène. Fayard 2005
http://www.amazon.fr/La-malsc%C3%A8ne-Philippe-Beaussant/dp/2213627088
© Easyclassic - 16/05/2012
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