Didon à Aix Compte-rendu
Grand Théâtre de Provence
Didon et Ennée de Purcell
Jeudi 24 janvier 2008
Cette production doit beaucoup à l’Académie Européenne de musique du festival d’Aix en Provence et à un de ses principaux animateurs, le claveciniste américain, Kenneth Weiss (*). Ce spectacle a déjà largement « tourné » et unanimement, a été acclamé.
On serait bien en peine de trouver le moindre travers à cette version « mise en espace » avec une rare intelligence, un goût très sûr et une cohérence parfaite.
A gauche d’un plateau au décor épuré qui laisse à la mise en scène toute sa pertinence, une passerelle accueille une petite formation jouant sur instruments anciens. A droite, le « continuo » dirigé par Kenneth Weiss au clavecin. Sur le plan musical, la mise en place est au cordeau, la respiration est naturelle et ne souligne aucun trait par des « baroquismes » souvent racoleurs dans des formations en vogue.
On fera un éloge collectif du plateau vocal bien que les voix mâles soient un degré inférieur à celles des cinq personnages féminins. Le parti pris de sobriété, d’intériorité de la dramaturgie est par toutes les voix respecté et confère à chaque mot et à chaque sentiment toute leur force. Le duo des deux sorcières est irrésistible et nous console d’autres versions qui tournent Halloween et nez crochus.
Quant à la mort de Didon, attendue au tournant tant elle est dans tous les cœurs, elle s'inscrit dans la ligne d’épure de cette production : simple, naturelle, émouvante.
Et si le livret « texto sensu » est bien entendu à prendre au second degré, la musique est une des plus radieuses qui soient. Soyeuse, fluide, dense, délicate…
Tant de bonheurs en si peu de temps…A quand « King Arthur » ? A quand « Fairy Queen » ?
Gérard Abrial
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© Easyclassic - 25/01/2008
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